J’ai eu le privilège d’accompagner Marie pendant quelques mois en 2017. Elle livre sur le site Les Résilientes.com un témoignage bouleversant sur la vie avec un pervers narcissique. Un témoignage fort qui permettra à d’autres femmes qui vivent la même situation de comprendre dans quelle toile d’araignée elles ont été piégées.

 

« Quelques mots couchés sur le papier pour, enfin, raconter mon histoire… En ce faisant, me la réapproprier et enfin laisser mon passé de côté. Le laisser se reposer, être ce qu’il a été…Le ranger définitivement à sa place sans qu’il ne puisse subrepticement revenir interférer par petites pluies acides dans ma vie. Ces fines gouttes qui à la moindre action, au moindre mot, au moindre énervement me brulent, me hantent, me font hurler tripes et boyaux. Ces larmes tranchantes qui me ramènent à des temps bien plus sombres, bien trop sombres… Partager mon histoire, c’est la mettre en lumière, oser la regarder en face, l’exorciser pour enfin m’apaiser.

Tu vois, ce témoignage pourrait être le tien, celui de ta sœur, ta mère, ton amie, ta cousine, celui de la nana que tu connais à peine mais que tu aimes bien. C’est peut-être un témoignage dans la lignée du mouvement #MeToo que tu as louangé mais que tu as suivi de loin, de l’extérieur sans réaliser que toi aussi tu en faisais partie. Ça peut être celui d’un homme aussi… Après tout, les femmes n’ont pas le monopole de la violence bien qu’elles en détiennent une bien trop grande majorité… Malheureusement, tu vois, ce témoignage c’est le mien. Moi qui même sortie de l’emprise d’une relation conjugale malsaine dit seulement que j’ai vécu des violences psychologiques mais pas physiques car j’ai encore du mal à avouer ce qu’un policier a dû nommer pour moi : « Madame, ce que vous avez vécu ce sont des viols conjugaux, c’est grave et passible de prison. Vous pouvez porter plainte si vous le décidez ». Moi qui dit seulement que j’ai été cassée par cette histoire mais que j’en suis sortie plus forte et plus fière mais qui n’ose pas m’avouer même seule devant mon miroir que j’ai été brisée, et que j’en souffre encore. Moi qui refuse ce statut de victime mais qui sans mes amis, ma famille et mon boulot serait déjà dans l’autre monde. Moi qui ose dire que ça a été dur mais qui suffoque quand je réalise l’étendue de cette souffrance et de cet isolement vécu au quotidien. C’est moi qui ai souvent répété que nul ne sait le tiers de la moitié du quart de ce que j’ai vécu. Alors, là, aujourd’hui, loin de l’étiquette de la nana sympa qui sait se relever, je vais être forte au véritable sens du terme, je vais affronter mes démons et accueillir mes émotions, c’est mon histoire que je vais te raconter. Sans barrière mentale pour me protéger, à cru, à la lumière froide d’une chambre d’hôpital où j’aurai clairement pu atterrir si cela ne s’était pas bien terminé. Aujourd’hui, je n’exagère rien, je n’édulcore plus, je te raconte, à toi comme à moi, ma vérité.

Allez viens, suis-moi dans mon enfer…

« Il venait d’avoir 18 ans, il était beau comme un enfant, fort comme un homme… ». Il était drôle, populaire, toujours plein d’entrain et de dynamisme. Juste assez mauvais garçon pour être attirant mais pas assez pour me paraître dangereux. Il semblait heureux, insouciant et LIBRE ! C’est sûrement de cela que je suis tombée amoureuse, de sa liberté et de son insouciance, moi qui était la copine sympa, mignonne, intelligente mais qui ne se sentait pas si sûre d’elle, parfois un peu rigide et qui ne connaissait pas le lâcher prise. Il représentait tout ce que j’avais envie d’être moi aussi. Et lui qui collectionnait les conquêtes, c’est sur moi qu’il a jeté son dévolu ! A travers ses yeux, je me suis sentie, plus forte, plus cool, plus belle et surtout plus libre… Que ce fut délicieux !

Il est difficile de nommer le jour où tout a commencé. Tout semble si normal au début. Des problématiques de relation classique. La spirale prend forme petit à petit, doucement. L’emprise, tu vois, c’est comme l’eau qui creuse la roche. Avant qu’elle ne laisse une marque, il y a eu de nombreux impacts silencieux, à peine visible, une multitude de non évènements qui ont fragilisés la pierre. Le temps que tu puisses déceler son impact, la pierre a déjà pris la forme de la goutte d’eau. Too late babe !

Pour moi ça a commencé ce jour-là, ce jour où il a « oublié » de me convier à une soirée super où tout le monde va. Tu t’offusques, tu rages intérieurement, tu pleures, tu l’appelles milles fois sans réponse. Tu passes ta nuit à te demander si tu exagères, puis tu te dis que non tu as raison que ce n’est pas normal, tu demandes juste un peu de respect… Tu oscilles entre amour et rage, peine et remise en question. Au petit matin, après une nuit difficile, il revient comme une fleur. Il s’excuse, ne pensait pas à mal. Il te glisse quand même que ta réaction est exagérée, qu’il t’aime, ne veut pas te faire du mal, qu’il est désolé. Ok, ok, ok. Il ne l’a pas fait exprès. Après tout, on s’aime. Ce n’est pas grave. On oublie, on s’anesthésie. Et on en vient même à s’excuser tellement lui se sent mal de nous avoir fait de la peine.

Puis un autre jour, il se met en colère pour une broutille et puis tu réagis parce que bon ça suffit. Tu t’énerves, le ton monte, tu n’admets pas. Il te fait remarquer que t’es pas hyper sympa non plus. Finalement, c’est toi le problème. Lui, il est fatigué, stressé et tu lui cries dessus. Sauf que ces incidents se reproduisent régulièrement presque quotidiennement. Tu deviens irritable, tu hausses le ton, tu commences à le connaître l’exercice. Mais cette fois, il s’excuse pour mieux te remettre en pleine face que t’es vraiment pas cool. Que tu manques de stabilité, que tu t’énerves pour trois fois rien. Lui n’est pas bien, il en a des excuses. Pas toi. Tu commences à douter de toi, de lui, de votre relation. Mais il le sent et il recommence à être doux, tendre, tout ce dont tu as toujours rêvé auprès de lui. Phase de lune de miel. C’est tellement chouette quand tout se passe bien puis il n’a pas tort, c’est vrai que ton quotidien c’est de crier. T’es pas cool ! Tu te dis qu’il a peut-être raison. D’autant plus que comme tu as toujours eu du caractère, on te l’a déjà dit que ça allait te nuire… Douces et amères prédictions créatrices… Alors tu t’adoucis, ravales ton avis, tes questions, tes doutes. Tout va bien. D’ailleurs tu sais le montrer ton sourire. Il brille aussi fort que ta détresse…

Puis les engueulades reviennent, les temps calmes ne durent jamais bien longtemps, jamais assez pour guérir tes plaies, tout juste pour te rassurer et te permettre de repartir. Tout est toujours de ta faute, que tu fasses ou pas. Tu as tort. Ça te mine. Faut dire que c’est vrai, regarde t’es pas cool, pas fine, pas fun, tu fais toujours la tronche. Tu t’énerves puissance mille pour des broutilles. Tu rêves de pouvoir t’apaiser. C’est ton rêve ultime, tu y mets toute ton énergie. Tu tentes de contrôler tes moindres faits et gestes pour être cool. Tu vas même consulter pour tes accès de colère. Ton corps, ton cœur, ton âme entière hurlent à l’injustice mais tu ne les écoutes pas. Tu ne veux pas voir, pas entendre. Tu te vois à travers ses yeux… Tu te dis qu’il a raison, que tu es loin d’être belle, que c’est pas normal d’être si méchante. Comme tu dois le rendre malheureux… Qu’est-ce qu’il doit endurer le pauvre !

Un jour il t’aime, tu es merveilleuse. Le lendemain, tu es nulle, chiante, tu ne fais que de te plaindre… La preuve, il en a discuté l’autre jour avec tes amis, ta famille. Ils sont tous d’accord avec lui mais personne n’ose te le dire à cause de tes colères… Aux yeux de tous, tu es devenue le bourreau. Ils ont tous raison. Regarde-toi ma pauvre fille ! Tu l’invectives devant tout le monde. Il sait tellement te mettre en colère avant d’arriver quelque part. Lui, il sait faire semblant de rien mais toi trop honnête, en proie avec tes émotions, tu ne sais pas mentir. Tout le monde le voit que toi tu fais la tête, cherche à l’humilier mais que lui essaie de faire en sorte que tout aille bien. Tu es le bourreau et lui la victime. Personne ne cherche à savoir pourquoi tu hurles. Non, on cherche juste à faire taire tes cris. On te dit qu’il faudrait que tu te calmes car ce n’est pas sain tout ça et que tu es en partie responsable. Tout ce que tu entends toi c’est que TU ES responsable. Ton cerveau a appris à filtrer et à ne voir qu’au travers de sa réalité.

Il fume et boit à outrance, il prend le volant, se met sans cesse dans des situations à risque, tu passes des nuits voire des matinées à attendre un appel, à te demander si ce n’est pas le commissariat ou l’hôpital qui vont te téléphoner. Tu imagines les pires scénarii… Tu as honte, peur, tu ne sais à qui en parler. Mais c’est toi la méchante qui lui intime de moins boire. C’est toi la rabat joie qui l’empêche d’être drôle, d’être lui-même. Puis il sait bien te le dire que c’est de ta faute s’il boit. Bah oui t’avais qu’à être moins chiante, moins coincée… Il arrive à retourner tout ce qui te paraissait normal. Reproches sur reproches, tu perds ton énergie, tu perds tes repères. Tu n’es plus que l’ombre de toi-même…

Puis il y a le corps. Monsieur a des besoins. Toi, à ce niveau-là, tu te sens bien et libérée comme nana. Mais à chaque fois que tu dis non, il se transforme, fait la tronche et va même parfois dormir ailleurs. Toi qui ne voulais qu’un simple câlin, un peu de tendresse, tu te retrouves seule, à pleurer… Tu as même un doudou, que tu serres fort dans tes bras comme quand tu étais enfant, c’est dire à quel point tu touches le fond… Petit à petit, tu finis par te dire que finalement, pour éviter les colères, retrouver un peu de tendresse, tu peux peut-être écarter les jambes. C’est le prix de la tendresse que tu réclames et de celui de ta tranquillité. Puis, bon, c’est vrai que ça fait un moment. Toi aussi ça te manque un peu. De toute façon, dès que tu ne veux pas le monstre revient. Que tu le dises gentiment ou non. Et le monstre, toi, tu n’en veux pas. Il te fait mal et surtout il te fait peur… Tu veux juste des gestes tendres de la part de l’homme que tu aimes, de l’homme que tu aimes plus que toi-même…

Comme tu as appris à ne pas dire non, tu montres que c’est pas top, tu ne réagis pas aux caresses, tu ne montres aucune ardeur. Il va bien finir par comprendre qu’il faut qu’il arrête, non ? Il m’aime quand même, non ? Il ne peut pas me faire ça !!! Je l’aime. Il me dégoûte. Je l’aime. Il me fait mal. Je l’aime. Ce conflit interne se transforme en de douces gouttes d’eau qui filent au coin de mes yeux. Me voilà à pleurer pendant que je subis les assauts de l’homme que j’aime et qui est censé m’aimer aussi. Alors pourquoi ne s’arrête-t-il pas ? Pourquoi son plaisir passe avant moi ? De quel plaisir on parle bordel ?!!! Je ne comprends pas. Je suis perdue. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas logique. Face à tant de dissonance, une part en moi meurt, elle s’engourdit, s’anesthésie, se pétrifie pour pouvoir survivre à cela. Ma tête essaie de me protéger de cet afflux de souffrance. Elle cache, travestit la réalité. Elle retravaille l’histoire en me désignant comme coupable. En fait, t’es frigide, c’est tout ! Elle comble les trous, lui fournit mille excuses toujours et en tout lieu. Moi je suis renvoyée aux limbes de ma propre existence. Je suis devenue mon propre bourreau

Mon corps, lui, s’affole, mon âme, elle, s’épuise. Crises de larmes, pluie de reproches connues de tous, crises d’angoisses, seule, dans ma chambre à ne plus pouvoir respirer. Mon corps me parle, mes émotions affluent mais je les verrouille. C’est à cause d’elles que je suis méchante, hystérique. Pourtant à l’extérieur, je souris. Je suis forte pour cela. En même temps je n’ai pas le choix, c’est ma seule porte de sortie, ma seule issue de secours sans cela je meurs, je me noie.

Je suis qui moi ? Ma famille et mes amis ont peur de moi d’après lui. Mon travail où je suis compétente n’est que de la chance. Quant à lui, je l’empêche d’être lui-même et je le rends malheureux. Qui suis-je ? que suis-je ? Qui peut donc m’aimer sauf lui ? Je suis tellement mais tellement horrible. S’il me quitte, je ne suis plus rien. Personne ne pourra m’aimer. Alors on cache, on panse les plaies, on sourit, on met un couvercle sur ses ressentis, on sort, on boit, on danse pour oublier et le temps de l’ivresse on retrouve un peu de sa lumière. On tient comme on peut mais on fait de son mieux. Et puis j’ai pas fait tous ces efforts pour rien. Un jour quand tout ira bien, quand il aura un job, quand il sera papa, quand… quand… quand… alors à ce moment-là ça ira mieux. Il est malheureux, il me montre ses failles à moi, rien qu’à moi, il souffre, je sais que je peux l’aider. J’ai en moi cette patience, cette douceur. Personne ne le voit comme moi je le vois. Puis il m’a choisi. Aujourd’hui on jette les relations comme de vieilles chaussettes même quand ça ne va plus. Hé bien pas moi non !

Mais ce jour ne vient pas… J’en ai marre de me sentir responsable. Il me tire vers le bas. Je suis pas si mauvaise. Je veux le mettre face à ses incohérences. Je veux faire un break. Un été entier rien qu’à moi. Je veux faire le point. Il a toujours voulu faire des saisons et je l’en ai – soit disant- toujours empêché. Et bien part ! part et loin ! Je respire enfin… Mais il revient trois jours plus tard, en me jurant qu’il m’aime, qu’il accepte d’avoir besoin de moi, que je suis l’amour de sa vie, qu’il ne peut vivre sans moi. Il multiplie les attentions, il est adorable, tel que je l’ai toujours voulu, idéalisé… Il se contrôle parfaitement, jusqu’à me demander en mariage ! Alléluia ! Mes efforts ont enfin payé…

Durant les préparatifs, je me sens déjà engagée comme si je ne pouvais plus revenir en arrière, je me revoie hésiter longuement avec mes invitations à la main devant la boîte aux lettres… Pourtant ma main les y a glissés comme si j’étais résignée. Dans la foulée du mariage, je tombe enceinte. Et là : dépression. Je me vois glisser dans un tunnel sombre sans aucune sortie, aucune lumière, je sombre dans les ténèbres. Je hurle, je pleure, je redeviens agressive, je prends de l’homéopathie tellement mes propres colères me terrifient. Je me sens prisonnière de mon corps, de ma vie. J’ai un job, une famille, des amis, un mari, un toit sur les épaules et je suis enceinte… J’ai tout ce qu’il faut pour être heureuse ! Combien rêverait d’être à ma place ? Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez moi ? C’est forcément moi le problème. Je ne sais pas apprécier mon bonheur. Les insultes pleuvent des deux côtés. Il sort et boit. Je le supplie de ne pas me laisser seule, enceinte, à la maison. Il s’en fout. J’ai honte. Je me débats, je me noie dans ma propre détresse. A la maternité, notre fille doit subir un lourd examen médical en urgence, je suis terrifiée, je n’ai dormi que 6h en 36h, je le supplie à genoux de rester dormir avec nous, je hurle, je me tape la tête contre les murs… Il consent à rester jusqu’à ce que je m’endorme. Après, il a une soirée… C’était soit disant trop dur pour lui, il avait besoin de s’aérer…

C’est l’arrivée de ma fille, mon étoile qui me fera ouvrir les yeux. Je ne veux pas qu’elle grandisse dans les larmes et les cris. Un jour, c’est l’insulte de trop pour un tout petit rien. Elle est là à mes pieds du haut de ces six mois. Elle nous regarde, participe à la scène. Je me fais vertement insulter pour une boite de lait oubliée. Je réclame des excuses durant un mois entier. Je les obtiens finalement jusqu’au lendemain où il se dédit. Est-ce normal de vivre ça ? Accepterais-je que ma fille, future femme vive ça ? Risque-t-elle de par mon exemple de l’accepter à son tour ? Il en est hors de question…

Les temps sont durs mais je cherche des échappatoires pour continuer de respirer et de survivre à cette situation. A l’orée d’une soirée, je craque et manque à mon serment de fidélité. Fidélité à quoi d’ailleurs ? Quelle vaste blague ! Comment est-ce possible de recevoir autant d’amour, de tendresse et de respect de la part d’un inconnu ? Alors que celui qui est censé m’aimer n’a de cesse de me rabaisser ? Je réalise que quelque chose cloche. Ce comportement, cet adultère ne me ressemble pas. En réalité, ma vie tout entière est un mensonge. Il me faudra bien du courage pour la reprendre en main. Je le quitte, enfin, il me quitte car je n’avais plus la force d’assumer, je n’avais plus la force de rien. Il découvre le pot aux roses. Durant deux semaines, je ne fais que de dormir et de pleurer, je perds dix kilos. Je ne veux plus vivre ni avec ni sans lui. Je meurs à petit feu pour mieux renaitre à moi-même. Enfin !!!

S’en suivent des culpabilisations outrancières de sa part, de celle de sa famille, une gifle « bien méritée » tellement forte qu’elle m’a menée droit dans un angle de bâtiment en pierre et a 3 jours d’ITT, un rapport forcé alors que nous ne sommes plus ensemble. Un viol – somme toute plus si conjugal. Du harcèlement, tous les jours en bas de mon nouveau chez moi, des sms de menace à mes amis, ma baie vitrée pétée, ma voiture rayée… Une volonté de me salir aux yeux de tous, de m’isoler, de me détruire. Mais c’est trop tard ! J’ai repris ma lumière intérieure. Il ne me détruira plus. Plus jamais. Je ne suis plus dupe, je ne suis plus sa chose même si ses mots continuent de me blesser après notre séparation : « Tu es un poison ! » « J’espère que notre fille ne te ressemblera jamais », « tu es une ordure », « tu m’as détruit » … Chaque mot, chaque geste, chaque acte violent me remet à terre mais c’est fini. Je sais dorénavant que je vais me relever.

Je lis beaucoup, je prends de la hauteur, je m’extirpe de ma torpeur. Difficilement, je me réapproprie mon corps, ma vie, mes qualités. Je suis mortellement blessée mais pas anéantie. Tel un Phoenix, je vais renaitre de mes cendres. C’est une promesse que je me fais à moi-même. Il ne gagnera pas ! Je serais heureuse quoiqu’il arrive, quoiqu’il en coûte. Plus JAMAIS je ne remettrais en question mon corps et ses signaux. Ils me hurlaient la vérité, je ne les ai pas écoutés.

Aujourd’hui je sais que ces épreuves furent des passages obligés pour moi. C’est cette étape de ma vie qui me permets de m’affirmer, de savoir qui je suis en dehors du regard des autres. Je suis juste, rayonnante. Fragile et forte à la fois. Je suis merveilleuse, une vraie battante, une résiliente. Une femme, une mère, une amie avec un cœur en or. Je suis bienveillante et je sais où sont les limites, celle de l’amour que je me porte et du respect qui m’est du. Je m’aime enfin pleinement, je me respecte et ça n’a pas de prix. Je me remercie et j’irai même jusqu’à le remercier lui aussi de cette expérience de vie. Il faut être deux pour danser le tango… Tous les jours, je me nettoie de ce passé, tous les jours je le sublime pour embrasser chaque parcelle de mon avenir. En questionnant qui j’étais, en acceptant mes failles, je suis devenue la meilleure version de moi-même. Et tu sais quoi ? je me suis nourrie, retrouvée, je ne suis plus si colérique.

Je suis redevenue celle qui avait des ailes juste avant toi !

Marie

 

P.S. : Si tu te reconnais dans ce témoignage alors sache que tu es face à un(e) pervers(e) narcissique et je vais te donner le même conseil qui m’a été fait : « Fuie ! Fuie tant qu’il en est encore temps… »

Tu n’es pas seul(e), tu es merveilleux.se et tu mérites bien mieux que ça…